Olga Busuioc était sur la scène de l’Opéra de Los Angelès le 19 mai dernier pour tenir le rôle de Mimi. Avait-elle alors en mémoire que la grande Maria Cebotari avait débuté sa carrière dans la Bohème de Puccini au Semperoper de Dresde en 1931, interprétant le même rôle qu’elle? Ce rôle est du reste pour Olga particulièrement important : non seulement il marque ses premiers pas artistiques aux Etats-Unis, mais ils ont aussiaccompagné ses débuts internationaux en 2011 à l’Opéra d’Etat Hongrois.
En tout cas Olga Busuioc témoigne que la Moldavie, bien souvent ignorée, a permis l’émergence d’artistes de grande valeur. Si l’on s’en tient aux seules cantatrices, outre la très célèbre Maria Cebotari, il y eut Maria Biesu, et aujourd’hui on peut entendre essentiellement sur les scènes françaises Diana Axentii, ou, à l’Opéra de Vienne, Valentina Nafornita qui par ailleurs sera sur scène au festival de Salzbourg cette année 2016.
Olga Busuioc, il faut le souligner, reste fidèle à la scène de Chisinau , ville où elle demeure avec sa famille, ce qui ne l’empêche pas de parcourir le monde. Les mois prochains la verront notamment en Allemagne, en Pologne, en Irlande….
Ce qui est frappant chez elle, c’est la largeur de son spectre vocal et sa capacité d’avoir le ton juste dans des styles différents : ainsi passe-t-elle de Puccini à Tchaïkovski, du rôle de Mimi à celui de Tatiana avec aisance. Un tel don a bien sûr été travaillé, avec en particulier un séjour de deux années en Italie à Modène, sachant que la formation de base à l’Académie de Musique Stefan Neaga devait avoir quelque connotation slave !
On ne peut que constater que les prix qu’elle a obtenus à divers concours étaient mérités. Citons en 2013 le premier prix St. Moniuszko, et le prix du concours Francisco Vinas de Barcelone en 2012. Le public ne s’y trompe pas qui lui a fait une belle ovation à Los Angelès.
La Moldavie peut être fière d’Olga qui est une ambassadrice exceptionnelle de son pays.
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